Catégorie : asana

l’automne est arrivé

Et Winter is coming… dans la nature tout est en changement constant. Nous éprouvons tous les changements des saisons. Depuis quelques jours, les températures ont baissé, les teintes ocre et marron pointent dans les arbres, et, vous avez peut être remarqué chez vous une baisse de vitalité, voire un changement radical dans votre énergie.

C’est normal. Nos corps sont tout aussi sensibles aux saisons que le reste de la nature. Sauf qu’on aimerait continuer d’être et d’agir exactement pareil toute l’année, voire on y est contraints par nos horaires de travail, les exigences du quotidien qui ne font aucun cas des modalités saisonnières.

Le printemps comme l’automne sont deux périodes de transition extrêmement importantes et il ne faut pas négliger son corps pour s’assurer une tenue et une énergie stable dans les mois qui suivent. Heureusement, vous le savez certainement, il y a beaucoup de ressources pour aider à s’adapter aux changements.

Avec une hygiène de vie et une alimentation équilibrée qui privilégie les fruits et légumes de saison, le yoga est une excellente ressource pour affronter cette période particulière. Une période de transformation où l’on se prépare au repos de l’hiver. Selon l’Ayurveda*, les principales caractéristiques de l’automne sont le froid, la mobilité, la sécheresse… Dans le cadre d’un cours de yoga, à travers un choix particulier d’asanas (postures), des exercices de respiration, et une approche en douceur des enchaînements, on peut équilibrer le corps vers plus de chaleur et de stabilité.

Une pratique régulière permet de nourrir le corps et l’esprit sans puiser dans les réserves. Vous pouvez commencer par un cours particulier 😉

 

*médecine holistique d’origine indienne. Considérée comme la mère de toutes les médecines

pourquoi Ananta?

J’ai choisi le mot Ananta (sanskrit) pour diverses raisons. La plus valable à mon sens c’est par intuition. La première fois que je l’ai entendu, lors d’un cours de philosophie, il est resté gravé dans ma mémoire. La sonorité et la vibration de ce mot résonnent vraiment en moi.

Ananta a plusieurs significations en sanskrit. Comme un adjectif c’est l’infini, sans limites, l’expansion constante. Comme nom féminin, c’est la terre, le nombre 1, l’un des noms de Parvati. Il peut désigner aussi le ciel et l’atmosphère.

Comme nom masculin, il désigne la lettre ā, des nombreux noms de Vishnu. Mais désigne aussi, entre autres entités, mon préféré: le serpent cosmique (Ananta Shesha, qui a, lui aussi, plusieurs noms). Ananta Shesha serait ce qui reste lors que tout cesse d’exister, il ne peut pas être détruit car il n’est pas sujet aux transformations de ce monde.

Vishnu donc se repose sur ce serpent (qui a 5, 7 ou 1000 têtes selon les sources) entre deux ères de la création. Pendant qu’il dort, un lotus sort de son nombril qui donne naissance à Brahma qui va créer le monde. Puis Vishnu s’éveille et contemple cette nouvelle création.

Ce mythe donne naissance à une posture de yoga: anantāsana. B.K.S. Iyengar nous dit qu’une statue de Vishnu dans cette posture de contemplation se trouve dans un temple en Inde du Sud dédié à Ananta Padmanabha. Outre la photo à la Une de ce post, la forme la plus répandue est avec la jambe perpendiculaire au sol.

anantasana neuf

Selon un autre mythe trouvé ici, Ananta en tant que serpent cosmique a épié Parvati pendant que Shiva lui apprenait le yoga. Alors pour le punir d’avoir écouté en cachette, Shiva le « condamne » à transmettre le yoga aux humains. C’est pour cela qu’il prend la forme de Patañjali qui a codifié les Yoga Sutras.

J’aime comme le sanskrit ne permet pas de réduire un mot à un sens unique, mais propose toujours des gammes et des facettes qui parfois n’ont même rien à voir en apparence. Et je trouve que c’est une belle façon de se représenter le monde.

Si je devais résumer pourquoi j’ai choisi Ananta, je pense que c’est cette idée de ce qui reste une fois qu’on s’est débarrassés de tout ce qui fait obstacle dans notre vie. Je trouve que cela fait écho dans la recherche de « qui suis-je ». Même si elle doit passer par une observation attentive, la clé n’est pas dans le cumul de nouvelles connaissances, mais au contraire comme pour un oignon, dans le dépouillement des couches superposées.

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